Voilà le message reçu
L’ARS a annoncé mardi 1er juillet 2025 au personnel la fermeture définitive de la dernière maternité du type 1 de Seine-Saint-Denis, lieu historique de la pratique de l’accouchement physiologique, du respect des usager.e.s dans leurs parcours de grossesse et de naissance, du droit des femmes et des plus vulnérables. Alors qu’un rapport sénatorial sur « L’avenir de la santé périnatale et son organisation territoriale » a été remis le 10 septembre par Mme Annick JACQUEMET relevant davantage de décès de nouveau-nés et de bébés que dans les autres pays européens, un nombre élevé de nouveau-nés prématurés, à la santé plus fragile et des complications et décès maternels encore trop fréquents, alors que ce rapport préconise un suivi et un accompagnement de proximité dans les mois autour de l’accouchement et de renforcer l’encadrement et l’offre de soins, alors que l’Assemblée nationale a adopté le 15 mai 2025 la proposition de loi visant à « lutter contre la mortalité infantile », qui instaure un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités, la maternité des Lilas est pourtant condamnée une nouvelle fois à la fermeture.
Cette fermeture et ses conditions sont révoltantes et inacceptables :
- brutales car la fermeture est imminente, ne laissant pas aux usager.e.s la possibilité de trouver un lieu d’accouchement de repli qui corresponde à leurs valeurs d’accouchement physiologique et de proximité
- maltraitantes envers le personnel déjà usé par les divers projets avortés à qui on empêche de finaliser ses prises en charge et de s’organiser professionnellement et personnellement
- sous pression du fait de l’attente constante des subventions de l’ARS pour pouvoir payer les salaires.
Nous menons aujourd’hui deux ultimes combats :
– une fermeture digne et respectueuse pour nos usager.e.s et l’ensemble de notre équipe dans un délai raisonnable et avec un PSE honorable
– le maintien d’une offre de soins dans le 93, en accord avec nos valeurs et nos combats : la mise en place d’un centre de santé, avec une partie du personnel des Lilas ; la réattribution de nos 22 lits sur les maternités du 93 (département avec le plus faible, ratio, sage-femme, par accouchement de France).
Aujourd’hui, la santé se pense au filtre de l’économie sociale. L’absence de considération des patient.e.s est une condamnation à mort pour certain.e.s d’entre nous.
Le collectif de soutien des usager.e.s de la maternité des Lilas et l’équipe de la maternité des Lilas