Depuis la loi RIST, l’hôpital de Bagnères est également impacté avec des risques de fermeture des urgences le jour après avoir été fermées la nuit. Nous avons alerté la population et les adhérents de l’asso. En ce premier mai nous avons pu nous rassembler dans la cour de l’hôpital avec les 350 personnes de la manif afin de faire une prise de parole
Le texte de la prise de parole en pdf
Intervention 1er mai 2023
Aujourd’hui 1er mai, ce rassemblement nous permet de faire le point sur la situation de l’hôpital et surtout de celle des urgences qui est loin d’être claire selon les commentaires dans les médias des dirigeants de l’hôpital et de certains élus.
En effet, depuis que notre association a alerté sur les dangers du maintien des urgences le jour à la suite d’une réunion en mairie un peu secrète de l’ARS, du directeur de l’hôpital, du maire et de quelques autres, certains d’entre eux se sont mobilisés pour démentir nos propos dans la presse sans communiquer au préalable avec notre association ni même avec les représentants salariés de l’hôpital.
Se sont ils réunis pour rien ou pour quelques raisons secondaires ? Certainement pas et probablement pour des motifs sérieux.
Il y a presque deux ans, le processus pour fermer les urgences la nuit a été le même. On nous a annoncé une fermeture la nuit provisoirement pour rassurer la population. Le constat est accablant. Au final, la fermeture des urgences la nuit est toujours présente avec les conséquences que nous connaissons sur le trop plein à Tarbes.
Aujourd’hui, la méthode est la même. On nous annonce quelques difficultés passagères de planning, mais pas tout de suite, peut être pour calmer nos ardeurs mais aussi en raison de l’application de la loi RIST, celle qui plafonne les rémunérations des médecins intérimaires qui souvent travaillent aux urgences et qui menacent de partir pour des raisons économiques. Un peu limite comme comportement de ces derniers ayant un peu oublié le serment d’hypocrate. Dans le même temps, la direction de l’hôpital n’a pas fait preuve de beaucoup de dynamique pour les retenir et pour trouver des solutions. Ce qui nous amène à penser que la loi RIST est une aubaine pour poursuivre le processus de destruction des petits hôpitaux
Pour notre part, nous pensons que l’application de cette loi est une belle excuse même si c’est une réalité pour accélérer la diminution des moyens dans les petites structures hospitalières de proximité en commençant par les urgences afin de faire des économies de dépenses publiques sur le dos de la santé des patients.
On nous vend par l’intermédiaire du Directeur de l’hôpital la possibilité d’utiliser les médecins généralistes de Bagnères pour des soins d’urgence. C’est une plaisanterie, De qui se moque-t-on ? Les urgences, c’est pas leur métier et de plus, ils n’ont plus la possibilité de prendre des patients supplémentaires. Comment feront-ils pour assurer des missions d’urgence médicale ?
N’en déplaise à toutes celles et ceux qui minimisent nos propos sur les dangers de survie de notre hôpital et surtout du service des urgences, cette situation est très liée au projet de construction de l’hôpital de Lanne.
Economiquement, ce projet n’est viable qu’en diminuant les moyens des petites structures hospitalière.
Dans tous les départements connaissant un projet similaire, c’est la même stratégie. Pour exemple, dans les Deux Sèvres, la construction d’un hôpital unique s’est soldé par la fermeture de trois hôpitaux avec au final 300 emplois en moins et autant de lits supprimés. De plus, l’attractivité dans ce nouvel hôpital a été fortement diminuée. Et la Cour Régionale des comptes a pointé une situation financière dramatique avec un redressement inatteignable. Un échec complet autant en terme économique qu’en prise en charge des patients qui se dirigent souvent vers Poitiers bien loin de chez eux.
Pour toutes ces raisons, ce qui se produit ailleurs pourra se produire dans les Hautes Pyrénées.
Nous confirmons que l’hôpital de Bagnères est en danger comme ailleurs tout comme celui d’Astugue qui présente des difficultés.
Alors, pourquoi les acteurs locaux de la santé publique et leurs soutiens s’évertuent à pratiquer la politique de l’autruche, à vouloir rassurer la population alors que nous savons tous que lorsque des activités sont supprimées momentanément, ça finit toujours mal.
Au mois de juillet, notre hôpital doit recevoir l’accréditation dans la catégorie d’hôpital de proximité.
Dit ainsi, ça peut paraître une bonne nouvelle pour sa pérennité sauf qu’un hôpital de proximité n’a aucune obligation juridique de maintenir un service d’urgence. Nous voyons bien que la stratégie est bien ficelée pour atteindre les objectifs de diminution des moyens.
Enfin, pour dénaturer les actions de notre association, voilà un directeur de l’hôpital , Mr Bourriat, qui ne propose rien de sérieux pour les urgences nous accuse dans la presse face à nos alertes sur les urgences d’être une association politique. La ficelle est un peu grosse. Evidemment que la défense de la santé publique est un acte politique à ne pas confondre avec de la politique politicienne. Tous nos adhérents sont issus d’horizons très divers exclusivement attachés à leur bien commun de santé de proximité. C’est leur unique raison d’être adhérents.
Par contre, le directeur de l’hôpital par ces décisions, lui il en fait de la politique en obéissant avec zèle à celle de destruction du service public de santé pour des raisons économiques prônées par l’éxécutif. Il serait sur le départ selon les dernières nouvelles après avoir mis la santé publique du département dans la difficulté.
Nos propos ne sont donc pas infondés. Les urgences sont en danger. Ça se passe de la même manière ailleurs. Nous comptons sur vous pour réagir et démasquer tous ceux qui veulent rassurer la population sans solutions sérieuses. Nous sommes prêts à collaborer pour améliorer la situation mais dans un climat de sincérité totale. Nous appelons également l’ensemble des élus à prendre la mesure de cette situation. Nous vous informerons de la suite et des initiatives à venir.