Coordination : déclaration de fin des 37èmes Rencontres Nationales

La déclaration en pdf

L’accès pour tous à des soins de qualité doit être une priorité nationale.

Les 37èmes rencontres nationales de la Coordination se sont tenues ces 14, 15 et 16 novembre à Marmande (47). En ce 80ème anniversaire de la Sécurité Sociale, elles ont débuté par un rendez vous devant l’hôpital avec Pierre Caillaud Croizat, le petit fils du ministre bâtisseur de la Sécurité Sociale. Outre les délégations des comités, ce sont environ 400 personnes qui ont participé à un moment de ces rencontres, en particulier le vendredi soir. C’est une très forte volonté d’agir pour l’accès aux soins, à l’image de ce qui se passe dans le Marmandais, qui s’est manifestée. Des quatre coins de la France, c’est une immense colère contre la catastrophe sanitaire actuelle.

La démocratie en santé était le thème des ateliers de ces rencontres, une démocratie mise à mal pour couper court aux protestations contre la réduction des dépenses publiques de santé, les inégalités territoriales, avec des instances formelles, mais sans aucun pouvoir décisionnaire. Après la suppression des élections à la Sécurité sociale et les multiples réformes, celle-ci est devenue une administration à la solde du gouvernement. La voix des personnels de santé est méprisée, celle des usagers écoutée poliment et la réponse aux besoins de plus en plus insatisfaite.

La Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité affirme deux urgences :

Celle de financer suffisamment les hôpitaux : les innombrables Plans de Retour à l’Équilibre financier (PRE) imposant aux hôpitaux de couper dans les activités, de supprimer du personnel, ne sont pas acceptables. D’ailleurs le récent sondage Elabe indique que sept Français sur dix estiment qu’il ne faut pas réduire les dépenses de santé, « même si cela creuse le déficit public, car la santé est prioritaire » ! Il n’est pas possible de laisser l’hospitalisation privée choisir les activités rentables en ne donnant pas à l’hôpital public les moyens de prendre en charge tous ceux qui en ont besoin. Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2026 doit en tenir compte en augmentant sensiblement l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie).

Celle de s’attaquer sérieusement aux déserts médicaux. La Coordination a récemment publié une plaquette sur la nécessité d’un service public territorial de soins de premier recours, réclamant une intervention de l’État pour l’égalité républicaine. Avec les annonces du plan France Maison Santé, c’est une caricature que nous présente le gouvernement ! Un saupoudrage d’aides pour labelliser des structures libérales alors qu’il faudrait un schéma national d’implantation de centres de santé publics ou à but non lucratif, qui permettrait également de mettre fin à la mise en concurrence des collectivités pour attirer des médecins, avec des dépenses que même la Cour des Comptes dans son récent rapport avoue ne pas savoir chiffrer !

Il est nécessaire de réguler l’installation des médecins et la loi Garot adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale doit pouvoir être débattue rapidement au Sénat.

Enfin, si on ne veut pas que la situation soit pire dans dix ans, il faut former davantage de médecins en donnant les moyens humains et financiers aux facultés. Les prévisions actuellement formulées pour les cinq prochaines années dans les différentes régions, en lien avec les ARS, sont particulièrement inquiétantes : elles ne tiennent compte ni de la réalité actuelle ni de l’évolution prévisible des besoins. Plus d’éléments sur les propositions de la Coordination peuvent être trouvés dans son plan d’urgence pour des soignants en nombre suffisant qui vient d’être mis à jour.

Château-Thierry : l’association à la brocante

Comme maintenant depuis 3 ans, notre association avec son stand d’information était présente sur la Foire d’automne de Château Thierry.
Merci aux nombreux visiteurs, curieux, citoyens, patients et élus qui sont passés  échanger avec nous sur le devenir de notre hôpital et de notre maternité. La fermeture de la néonatalogie au 1er Décembre, notre opposition au racket des familles mis en ouvre dans nos maisons de retraite et notre soutien aux personnels soignants restent nos priorités.
Ces échanges étaient renforcés par la présence de la présidente de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternités de proximité.
Elle est venue apporter son témoignage sur les menaces qui pèsent sur le maintien de nos hôpitaux et maternités en milieu rural  et sur la financiarisation de la sante au profit des structures privées comme nous le constatons à ChâteauThierry.
Rapidement elle compte revenir pour nous aider dans notre lutte contre le démantèlement du service public de santé.
Si la problématique est nationale, l’action se doit aussi d’être locale!

Merci à vous toutes et tous qui êtes venus nous rencontrer et nous vous invitons à venir retrouver les vingts adhérents supplémentaires qui se mobilisent avec nous !

Venez nous rejoindre et ensemble résistons à la casse de notre système de santé!

Santé Pays Haut : organisation d’une rencontre publique le 18 novembre

Que vous soyez adhérents, sympathisants ou juste curieux, vous êtes tous usagers de notre système de santé.
A ce titre, l’association Santé Pays-Haut vous invite cordialement à une rencontre, en présence de Michèle Leflon, présidente de la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités.
Vous pourrez nous faire part de vos remarques, vos interrogations, vos suggestions, vos revendications,… et recevoir les dernières informations concernant la politique nationale de santé et de sécurité sociale.
Ces échanges seront suivis d’un pot de l’amitié.

Mayenne : rencontre entre Audace 53 et la préfète

Comme prévu, AUDACE53 a été reçue par Mme la préfète vendredi 7 novembre pendant un peu plus d’une heure. Mme Baptista s’est montrée attentive à notre propos et déterminée à garantir la sécurité des mayennais.
Le Service d’Accueil d’Urgence du Centre Hospitalier de Laval doit se maintenir 24/24 malgré les difficultés, objectif que nous lui avons assuré partager.

En revanche, nous lui avons exprimé notre détermination, tout comme celle de la population et des élus du nord-Mayenne, à refuser que l’on officialise, en substituant au Service d’Accueil d’Urgence une Antenne Medicale d’Urgence ouverte 12h/24, la fermeture TOUTES LES NUITS des Urgences à Mayenne.

Le n°2 de l’ARS, en visio depuis Nantes a argué du fait qu’une nouvelle réglementation (Decret du 29/12/23) mettait chaque établissement hospitalier dans l’obligation juridique de déposer une demande de passage en AMU s’il n’était pas à même de garantir une ouverture de ses Urgences 24/7 et ce, avant la fin de l’année.

Il a donc maintenu sa position en disant même que l’arrêté était sur le bureau du DG de l’ARS, prêt à être signé, alors que c’est l’hôpital qui doit déposer la demande de transformation après consultation du Conseil de Surveillance (le prochain a justement lieu le 16 décembre).
Cela reste bien confus.

Nous avons fait remarquer qu’on avait la sinistre impression que le CHNM n’était pas traité à égalité avec les autres hôpitaux du département.
En effet, l’hôpital de Château-Gontier est lui aussi régulièrement victime de fermetures de son SAU la nuit (9 nuits en novembre). On ne lui a pas demandé de passer en Antenne Medicale d’Urgence. Nous ne le demandons bien entendu pas nous-mêmes.
Quant à celui de Laval, même si un grand cap a été franchi en rouvrant son SAU 24h/24, cela se fait dans la douleur et demeure extrêmement fragile.
Le représentant de l’ARS nous a assuré que les 3 hôpitaux de la Mayenne étaient traités de la même façon.
Bientôt 3 Antennes Médicales d’Urgence en lieu et place des 3 SAU, alors ???
C’est bien sûr un (mauvais) gag.

Nous avons alors réaffirmé notre résolution à ne pas accepter une décision qui pénaliserait notre hôpital (perte d’activité et donc de recettes, suppression de postes de soignants, mise en péril de certains services..) et qui mettrait un bassin de 100 000 habitants en danger, en plaçant certains d’entre eux à 50, voire 60 mn des Urgences les plus proches.

Mme la préfète nous a demandé que nous nous revoyions avant le prochain Comité de Suivi du 21 novembre pour faire le point.
Nous lui savons gré de cette proposition.

AUDACE53 saura discuter, argumenter jusqu’au bout afin de trouver des solutions qui ne lèsent AUCUN des 3 hôpitaux.
Nous rencontrerons le nouveau directeur (par interim) du CHNM le 18, la préfète à nouveau, donc, entre le 17 et le 21, et nous assisterons au Comite Départemental de suivi en préfecture le 21. 3 moments clés pour développer nos arguments, calmement, mais avec détermination.
Après, viendra une autre façon de se faire entendre si nous ne sommes pas écoutés.

Accepter le passage en AMU, c’est entériner la fermeture vraisemblablement définitive des Urgences la nuit à Mayenne.
C’est inacceptable.
Nous ne l’accepterons donc pas.