Sedan : communiqué du 2 mars

Le communiqué en pdf

Appelons un chat un chat :

une maternité, c’est un lieu où les femmes accouchent !

Ce qui est sûr, c’est que la mobilisation de la population paie : la fermeture de la maternité de l’hôpital de Sedan, tant crainte, n’a pas été annoncée lors de la venue de la directrice régionale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) ce 27 février.

Mais concrètement, quelles mesures sont annoncées ? Cela fait des années que tout a été fait pour décourager l’arrivée de nouveaux professionnels en anesthésie dans le département, avec en particulier l’étalage dans les mêmes locaux de médecins de statut privé, aux revenus beaucoup plus élevés, sans participation à la permanence des soins ! Alors une « task force » pour reprendre le terme du communiqué de l’ARS aura-t-elle plus de moyens, plus de volonté pour recruter ?

L’ARS a sollicité la réserve sanitaire pour intervenir après le 31 mars sur le site de Sedan. Mais, pratiquement, quelle est la réponse à la sollicitation ?

En restant dans la langue de bois et le flou, l’ARS et la direction de l’hôpital sont maltraitantes :

– maltraitantes vis à vis des femmes enceintes qui ne savent où elles vont vivre cet évènement heureux, mais toujours un peu angoissant qu’est un accouchement,

– maltraitantes vis à vis des personnels des services concernés à qui on demande en urgence de choisir une autre affectation qu’ils/elles connaîtraient le 13 mars, voire d’envisager un autre employeur, tout en leur disant que la maternité ne ferme pas.

A moins que l’objectif soit de ne pas fermer la maternité, tout en refusant d’y faire des accouchements et en envoyant les femmes à Manchester, Verdun ou Libramont ? Mais ce ne serait plus une maternité, n’en déplaise aux autorités !

Le comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes apporte tout son soutien aux personnels, aux futures mamans, dans cette dure épreuve.

Rien n’est dit non plus sur l’avenir du service de surveillance continue, un service dont les lits ont été globalisés après l’épisode COVID sous le terme de soins critiques. Ce serait des lits en moins dans le département, alors que l’on sait que l’on en manque et que cela entraîne des retards de prise en charge, des pertes de chances, des décès qui pourraient être évités. La pédiatrie va être fragilisée par des départs organisés par la direction du personnel, traduisant bien que la recherche d’économies est majeure dans ces décisions.

Il est inadmissible que, dès la fin du mois de mars, les futures mamans ne puissent plus accoucher à Sedan. Le comité de défense exige que les autorités renoncent à leur projet de transformer la maternité de Sedan en Centre de périnatalité. Les habitants du bassin sedanais ne sont pas des sous-citoyens, ils ont besoin de leur maternité, garantissant à tous la sécurité et la sérénité qu’apporte un accès à un service de santé de proximité.

Le comité de défense appelle les habitants, les élus et les personnels, à poursuivre la mobilisation pour le maintien de la maternité, de toute la pédiatrie et du service de surveillance continue.