Pour Vierzon une forte délégation, une centaine de manifestant-es, a accompagné les deux délégations (élu-es et syndicats) à l’agence de santé régionale (ARS) à la cité administrative d’Orléans.
Une nouvelle fois les lieux étaient bouclés par la police. A croire qu’il y a plus de policiers à nous surveiller et à encadrer les manifs que d’infirmières dans les hôpitaux. Peut être devra-t-on bientôt se faire soigner, non plus aux urgences et à l’hôpital , mais dans les commissariats ?
Les deux délégations ont été reçues successivement par la patronne de l’ARS. Le bilan est moins négatif qu’au Blanc. Elle a annoncé qu’elle ferait des « efforts » pour recruter des médecins et maintenir la maternité. Par quels moyens ? A surveiller de très, très près.
Et l’avenir du bloc opératoire indispensable à la sécurité de l’obstétrique et au maintien de la chirurgie reste en suspend. La patronne de l’ARS exige un projet chirurgical/médical pour apporter une aide financière à sa rénovation et à la mise aux normes. Elle renvoie la balle vers les équipes de Vierzon et laisse un sursis. Combien de temps avant que la hache du bourreau ne tombe ?
Est-ce sincère ? Nous avons appris à nous méfier de cette liquidatrice sans pitié des services publics. La plus grande vigilance s’impose.
Alors pourquoi donner un répit à Vierzon après avoir massacré Le Blanc ?
La mobilisation des élu-es, de la population, du personnel et des syndicats a été comparable même si les rythmes ont été différents. Et pourtant l’isolement du Blanc est plus important que celui de Vierzon plus proche de Bourges. Il aurait été, dans la logique liquidatrice de l’Attila de l’ARS, « normal » de liquider Vierzon aussi puisqu’elle veut tout fermer. Elle ne pense qu’à ça. Du matin au soir.
Alors ? La situation médicale de l’hôpital de Bourges a sans doute pesé. 30 % des postes médicaux vacants ! Rappelons nous des défaillances récentes du Samu 18 en pénurie lourde de médecins urgentistes qui avait provoqué une carence totale de SMUR sur le bassin de Bourges dont la sécurité de la population était assurée par… Vierzon et St Amand pour le Sud du Cher. Fermer une maternité sans être capable d’assurer les transports médicalisés urgents 24/24, 365 jours par an apparait comme une mise en danger réelle de la population. Pas bon pour cette directrice de l’ARS carriériste, en permanente attente d’une promotion toujours plus juteuse.
Mais aussi les initiatives du maire de Vierzon qui, avec les élu-es et les personnels, lance un appel national pour défendre et développer le service public hospitalier dans les territoires ruraux et les petites villes du pays commencent sans doute à inquiéter les liquidateurs de la médecine publique de proximité. Il était urgent d’arrêter cette mécanique qui peut devenir très mobilisatrice. Le tous ensemble inquiète toujours les princes qui nous gouvernent. Ils aiment tant diviser pour régner et redoutent tant la colère populaire qui risque de s’étendre comme une trainée de poudre.
Plus que jamais la mobilisation de toutes et tous est indispensable. Les initiatives de convergence des luttes hospitalières et de la population avec ses élu-es à travers tout le pays sont un pas décisif vers une réappropriation de la santé publique par le public que nous sommes. C’est la bonne voie pour bloquer le tout libéral cher au banquier-président qui se prend pour Jupiter et qui croyait que toutes ses initiatives seraient littéralement bues béatement par le bon peuple avide de ses paroles divines.
Le bon peuple lui dit merde et ça fait du bien d’entendre gronder cette colère qui se répand et qui balaiera, nous l’espérons, toutes ces miasmes marchandes.
Non, définitivement, la santé n’est pas une marchandise n’en déplaise aux Buzyn, Macron et consort. Et nous leur rappellerons jusqu’à plus soif !
26 octobre 2018