L’info était arrivée jusqu’à nous il y a un peu plus d’un mois. Bien qu’émanant d’une « fuite » d’une ARS du sud de la France, c’était tellement gros que nous n’y avons pas cru.
Nous aurions dû.
Ainsi, l’état envisagerait de fermer les maternités pratiquant moins de 1 000 accouchements par an. Et il a bien sûr la caution médicale, un professeur de l’hôpital Necker, pour justifier cette décision. Les avis des médecins sont indiscutables. Olivier Véran, médecin, n’avait-il pas affirmé le 23 mars 2020 sur France2 que « le port du masque est parfaitement inutile » ?
On nous garantissait il y a encore quelques années qu’avec une moyenne d’1 accouchement par jour, on assurait la sécurité dans une maternité. Puis le 27 février, la Cour Administrative de Douai a rejeté les arguments d’associations d’usagers et d’un syndicat demandant la réouverture de la maternité de Bernay (Eure) fermée en 2017 par l’ARS de Normandie bien que pratiquant un peu plus de 400 accouchements par an.
La barre a donc été relevée pour des questions de « sécurité », bien sûr.
En Mayenne, l’application d’une telle mesure aurait pour conséquence directe la fermeture des maternités de Château-Gontier et de Mayenne. Ah, pardon, on ne dit plus « fermeture » mais « régulation ». On « régulerait » donc par exemple les parturientes venant d’Ambrières (44 km) ou de Gorron (47km) vers Laval, sans parler des communes encore plus au nord et encore plus éloignées.
Vous avez dit « sécurité » ?
Et puis, une fois accouchées, on ramènerait les mamans et leur bébé vers les « centres d’accompagnement périnatal » que seraient devenues les maternités de Mayenne ou de Château-Gontier.
Vous avez dit « sécurité » ? « humanité » et même économies » ?
AUDACE53 a dénoncé le projet de direction commune des Centres Hospitaliers de Mayenne et de Laval parce qu’elle y voyait une menace à terme pour l’existence même du CHNM.
On vient d’apprendre qu’un document interne des « Hôpitaux de la Mayenne » suscité par l’ARS, envisageait de fermer alternativement, pour une durée de 24h chacun, les Services d’Accueil d’Urgences des 3 hôpitaux mayennais, avec, à terme, le regroupement sur un lieu unique, Laval, et donc la fermeture des Urgences de Château-Gontier et de Mayenne.
On sait que fermer les Urgences, non seulement c’est mettre la population en danger, comme l’écrivent eux-mêmes les médecins urgentistes dans le document, mais c’est précipiter les hôpitaux concernés dans une spirale qui ne peut que les vider de leur substance : plus d’Urgences, c’est moins d’activité, donc moins de revenus ; c’est moins de chirurgie, donc moins de revenus ; c’est moins d’hospitalisations en cardiologie ou en médecine, donc moins de revenus, et au bout du bout, la transformation de ces hôpitaux en centres de gériatrie avec une « grosse infirmerie ».
Les SMUR laissent petit à petit la place à des EPMU (ersatz de SMUR sans médecin), parfois même sans infirmier anesthésiste (seulement un infirmier DE) alors qu’on nous avait promis-juré-craché que c’était impossible… tout part en morceaux et on habitue petit à petit la population à la pénurie.
On n’adapte pas les moyens aux besoins, on adapte les besoins aux moyens disponibles !!!
Le gouvernement aurait tort de croire que le second tour des élections présidentielles de 2017 et de 2022 se reproduira forcément en 2027. A force de mépriser les plus fragiles, territoires comme citoyens, de faire disparaître les services publics, de jouer avec la santé et la sécurité des populations, l’affaire pourrait bien tourner au vinaigre.
Quoi qu’il en soit, AUDACE53 ne laissera pas faire. 3 hôpitaux de plein exercice ont leur place dans notre département. C’est une nécessité et une exigence incontournables. C’est un combat que nous allons continuer à mener.