Les vœux du Collectif citoyen pour le maintien de la maternité et de l’hôpital de Guingamp
Fin décembre, nous adressions une lettre au Père Noël pour lui demander d’insuffler un peu de bon sens dans l’esprit de nos « décideurs ». Depuis, le poste d’auxiliaire de puériculture a bien été sacrifié sur l’autel du déficit.
Pourtant tout n’est pas si sombre.
Ne boudons pas les bonnes nouvelles : 2019 nous a apporté le label « hôpital ami des bébés », les naissances se sont maintenues, et l’on apprend qu’un recrutement de pédiatre est en bonne voie pour la fin 2020 !
Alors, sauvés ? Le rituel des vœux de bonne année a été l’occasion d’entendre beaucoup de paroles encourageantes, souvent bien tournées, mais qui demandent une explication de texte, surtout à l’aube d’une nouvelle année électorale.
La directrice par intérim de l’hôpital a inauguré les prises de parole en affirmant qu’elle n’avait « pas d’immenses inquiétudes pour la poursuite de l’activité après juillet ». Voilà qui est très… prudent.
Le nouveau directeur, pour sa part, n’a « pas de position arrêtée sur ce sujet »… Il précise : « La fermeture d’un service, c’est toujours une source d’inquiétude pour la population. Ce qui est important, c’est la qualité de prise en charge des femmes enceintes. Il n’est pas question de supprimer cette offre de soins. Plusieurs dispositifs existent pour la maintenir ». Des propos destinés à rassurer ? C’est raté. Chacun comprend-il que le risque est encore de se voir imposer un centre de périnatalité ? L’expérience de nos voisins paimpolais devrait nous servir de leçon…
Venait ensuite le tour du député, dont la position sur la question est connue de chacun. Mais aujourd’hui, il se dit « très optimiste »… pour les 2 ans à venir. Il partage sa « ferme conviction » que la maternité serait « maintenue jusqu’à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron » . Et après ?…
Une mise au point nous semble nécessaire. Normalement, un renouvellement d’autorisation est valable pour une durée de 7 années. Délai indispensable à la sérénité de tous : les femmes, les familles, les bébés, l’équipe. C’est une question de respect pour celles et ceux qui font vivre ce service et pour la population.
Un sursis négocié sur un coin de table tous les 2 ans entre personnes autorisées, ce n’est pas sérieux !
Nous avons peut-être écrit au Père Noël, mais nous ne sommes pas des lapins de 3 semaines. Nous avons tous beaucoup mieux à faire que de nous battre pour conserver des services publics financés par nos impôts. Le jour où tout ira bien, où l’activité de la maternité et celle de l’hôpital dans son ensemble ne dépendront plus de décisions budgétaires déconnectées du terrain, le collectif pourra se dissoudre et ce sera une excellente nouvelle. On en est encore loin. Mais la mobilisation paie, elle a déjà payé : sans elle, nous n’aurions plus de maternité depuis 1 an déjà.
Souhaitons donc une chose pour 2020. Souhaitons-nous à tous de sortir du brouillard où nous ont plongés des décideurs qui nous croyaient endormis par leurs belles paroles.
Bloavezh mat d’an holl. Belle année à tous !
Et beaucoup de bébés à la maternité de Guingamp !