Courrier du comité de Lure aux conseillers départementaux de Haute Saône sur la télé-médecine

Aux responsables du Conseil départemental de Haute-Saône

Bonjour,

NOUS APPRÉCIONS ET SOUTENONS TOUT CE QUE VOUS FAITES POUR MAINTENIR ET AMÉLIORER LA SANTÉ DE PROXIMITÉ DANS NOTRE DÉPARTEMENT. Nous avons pris en compte vos évolutions positives concernant par exemple vos soutiens plus marqués aux Centres de santé (structures publiques, alors que les Maisons de santé sont des structures privées) et votre volonté de maîtriser et de rendre plus égalitaire la répartition des professionnels de santé.

L’article paru dans Haute-Saône Magazine du Printemps 2019 _SANTÉ : LA TÉLÉ-MÉDECINE POUR ÊTRE À LA POINTE !__ _nous convient bien sur le fond mais appelle tout de même quelques remarques :

1- Comme vous nous sommes pour la télémédecine, les nouvelles technologies, les avancées scientifiques et techniques… afin de répondre à nos besoins de santé et à mieux contrer maladies et difficultés sanitaires et sociales de nos concitoyen-ne-s. Ces usages doivent être effectivement mieux répartis sur tous les territoires, et notamment pour notre département.

2- Par contre pour nous ces avantages nouveaux ne peuvent être que complémentaires (comme vous l’indiquez vous-mêmes) d’une santé OÙ LES RAPPORTS  PHYSIQUES HUMAINS SONT ABSOLUMENT PRIORITAIRES. Nous savons que vous partagez cette remarque, mais nous pensons qu’il nous faut plus systématiquement la répéter. Nos populations ont besoin D’UNE VRAIE PROXIMITÉ, D’UNE VRAIE RELATION AVEC DES PROFESSIONNELS PHYSIQUEMENT PRÉSENTS. Elles en ont assez des relations à distance, des postes télématiques ou informatiques, des répondeurs infatigables qui répètent inlassablement faites 1 ou 2 ou 3, des coupures de liaison, des attentes interminables…

3- D’autre part, répéter souvent cette affirmation, c’est contrer tous les responsables qui se servent de la télémédecine ou d’autres équipements techniques pour simplement gérer la pénurie de postes, de lits, de personnels (qui subissent de plus en plus de réductions

actuellement) et pour ainsi justifier les regroupements sanitaires qui sont évidemment globalement néfastes pour les personnes et les territoires. Notre présence dans des dizaines de lieux en France soumis aux diverses désertifications sanitaires nous permet d’affirmer que la télémédecine et autres avancées sont d’abord proposées par celles et ceux qui ne s’attaquent pas aux problèmes de fond. Nous savons bien sûr que ce n’est pas votre cas.

4- Une des vraies priorités, ce que vous ne contestez pas, que nous devons toutes et tous mettre systématiquement en avant, C’EST EXIGER LE MAINTIEN DES STRUCTURES SANITAIRES DE PROXIMITÉ, CERTES AMÉLIORÉES PAR LES PROGRÈS TECHNIQUES ET LES LIENS AVEC D’AUTRES STRUCTURES, MAIS SURTOUT DISPOSANT DE PERSONNELS EN NOMBRE SUFFISANT. Nous vous rappelons que notre Comité de vigilance pour le maintien des services publics de proximité dans le 70, membre de la Coordination nationale Santé et de la Convergence nationale pour les Services publics, se mobilise pour UNE VRAIE RÉGULARISATION DES PERSONNELS DE MÉDECINE EN FONCTION DES BESOINS DANS LES HÔPITAUX  (QUI COMPTENT TROP DE POSTES VACANTS, PLUS DE 20% ?) ET DE NOS TERRITOIRES (QUI SONT TOUS EN DÉFICIT, AVEC UNE DRAMATIQUE DÉSERTIFICATION MÉDICALE). Depuis 2006 nous pensons qu’un service civique de 3 à 5 ans pour les médecins devraient ainsi limiter la totale liberté d’installation.

DONC OUI À LA TÉLÉ-MÉDECINE EN APPUI DE LA MÉDECINE DE PROXIMITÉ, MAIS OUI SURTOUT À LA RÉGLEMENTATION DES INSTALLATIONS ET À UNE VRAIE POLITIQUE ÉGALITAIRE D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE EN MATIÈRE SANITAIRE, COMME D’AILLEURS POUR TOUS LES AUTRES SERVICES PUBLICS.

Avec nos amicales et solidaires salutations.

Le CA du Comité de vigilance réuni le 16/05/2019