Decize : le comité présent lors de « l’hôpital de campagne »

Le tract diffusé

Compte rendu de l’Hôpital de Campagne

mené par le Maire de Decize

19 Novembre 2024

Un « hôpital de Campagne » a été organisé par le Maire de Decize sur la journée, à la salle des fêtes de cette commune, réunissant environ 250 personnes .

Cela fait suite à l’arrêté qu’elle avait pris « d’interdiction de tomber malade ».

Les PADHUEs , Praticien à Diplôme Hors Union Européenne, sont venus nombreux à l’appel de Mme le Maire de Decize afin de rencontrer la population du Sud-Nivernais.

Nous, Comité de Défense adhérent à la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux de Proximité, avions installé un stand afin de faire connaître note opinion sur cet « Hôpital de Campagne », sur les PADHUEs et sur la situation du Sud-Nivernais.

Si nous sommes complètement d’accord sur la démarche et sur la venue des PADHUEs sur le Sud-Nivernais, nous insistons pour que les Parlementaires légifèrent sur la titularisation de ces PADHUEs que tout le monde attend avec impatience.

Nous avons largement expliqué qu’à Vierzon, 1 « Centre de Santé » tourne avec des PADHUEs en toute légitimité alors que ceux venus à Decize nous explique avoir eu une fin de recevoir de la Direction de l’Hôpital du site.

Sous quels critères un hôpital, manquant d’intervenants, se permet de refuser ces PADHUEs, ou bien alors il y a plusieurs France dans notre pays.

On nous explique que l’hôpital de Nevers utilise ce type de personnel, il nous reste à vérifier cette information, alors pourquoi Decize, qui est dans le même GHT, refuse.

Bien entendu nous réfutons les salaires pratiqués pour ce personnel médical, à savoir entre 1500 et 2000€, on se moque de la qualification.

Sur nos contacts avec la population, très intéressée par nos écrits distribués, les usagers sont étonnés que l’on ne fasse pas les choses comme à Vierzon ou ailleurs, ils sont tout aussi étonnés lorsqu’ils se rendent compte de qui prend les décisions de blocage, (direction d’un hôpital, Conseil de l’Ordre des médecins), tout ce beau monde décidant de l’avenir de leur santé et de leurs besoins à leur place.

Notre rencontre avec un chirurgien cardiaque, d’origine Maghrébine, ne pouvant obtenir la nationalité Française, malgré son mariage avec un Français pendant ses études, travaillant comme Aide Soignante dans les hôpitaux Parisiens.

Elle a passé son habilitation d’Urgentiste, (en cours d’approbation), mais elle ne pourra opérer, ni exercer son vrai métier de formation.

Elle nous explique que sa vie est en France, et que sa vocation est s’investir pour la santé des usagers, alors pourquoi ne pas valider ses acquis donc la titulariser.

Nous comprenons que nous ne pouvons, en France, faire n’importe quoi et qu’il faille prendre des précautions sécuritaires, mais dans la discussion, nous nous rendons compte que les PADHUEs dans les hôpitaux prennent les décisions comme un médecins Français, bien entendu sous la responsabilité d’un Praticien Hospitalier, mais que bien souvent ce dernier n’est pas présent lors de l’intervention ou l’établissement d’une ordonnance.

Nous avons même la réflexion d’un Médecin PADHUE, au représentant du Conseil de l’Ordre : ce sont nous qui formons vos futurs Docteurs Juniors et pourtant vous refusez notre validation.

Un médecin PADHUE exerçant sur Marseille s’adresse à tous afin de dire son désarroi pendant la COVID, en rappelant qu’il n’est payé que 1550€/mois, lorsque tous les fonctionnaires ont touché la prime COVID entre 500 et 2000€, eux travaillant jusqu’à 70 consultations/Jour (35 le matin et 35 l’après-midi), avec la peur d’attraper cette maladie et risquer leur vie, n’ont pas touché 1 centime, et malgré sa demande de 1€ pour pouvoir dire qu’on les a récompensés de leur implication, la réponse du Ministère de la santé a été : vous n’êtes pas fonctionnaire, et de surcroit cet homme a été décoré de la Légion d’Honneur par le Président de la République pour ses bons et loyaux services pendant la COVID et ne peut être titularisé .

Tous se sont esclaffés : C’EST UN SCANDALE, y compris les élus présents l’après-midi.

Ce compte rendu est pour la matinée du 19 Novembre 2024, qui pour nous a été très positive pour nos rencontres avec les usagers, nous feront ultérieurement le compte rendu de l’après-midi, qui pour nous a été une réunion politique unilatérale PS sans débat avec les usagers présents.

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Communiqué de la Coordination : La régularisation des médecins à titre étranger utilisée pour fermer des services !

Le communiqué en pdf

La régularisation des médecins à titre étranger utilisée pour fermer des services !

Il y a déjà eu la loi RIST, pleine de bonnes intentions : réduire l’intérim à l’hôpital. Mais son application non préparée par des mesures permettant l’intégration de ces médecins dans des postes fixes à l’hôpital, en particulier des mesures d’attractivité, a mis en difficulté de nombreux services, été le prétexte à des fermetures (« il n’y a pas de médecins ») ou à la régulation des urgences !

Aujourd’hui, la régularisation annoncée et justifiée de la situation des PADHUE (praticiens à diplôme hors union européenne) laisse présager les mêmes conséquences pour la population : des réductions d’activité, des fermetures ! La vérification de leurs connaissances est légitime, mais entre calendrier des épreuves, changement des règles, taux de réussite bien inférieur à la réalité de leurs compétences, postes disponibles, cette régularisation va à nouveau être utilisée pour justifier des fermetures, adapter la carte des services aux projets inavoués des ARS de fermer des activités de proximité.

Sans parler des difficultés des PADHUE pour renouveler leur titre de séjour, dans le contexte xénophobe de la loi Darmanin, beau parapluie pour les directions d’hôpitaux et ARS.

C’est scandaleux, alors que ces médecins sont nécessaires au fonctionnement de nos hôpitaux et ont été exploités durant des années, sous payés, soumis à de dures conditions de travail. Aujourd’hui, ce sont 2000 PADHUE dont plus de 1000 exerçant dans les services d’urgence, qui se retrouvent sans solutions administratives alors que notre pays manque de médecins.

De plus, les mécanismes mis en place sont un appel d’air pour faire venir de nouveaux médecins de pays où ils vont faire défaut à leur système de santé alors même que leur formation y a été financée, plutôt que de régulariser ceux qui sont déjà en France, pour des raisons diverses.

L’hôpital public français a besoin de médecins : gardons ceux que nous avons ! La Coordination Nationale rappelle sa prise de position d’aller vers une égalisation des revenus des médecins entre statut public et privé, entre spécialités et vers un partage des obligations de permanence des soins.

Elle appelle ses comités à la mobilisation pour que la régularisation des PADHUE ne soit pas un nouveau prétexte à des réductions d’activité.

La Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité apporte tout son soutien aux PADHUE lors de leur journée d’action du 18 janvier.