SARLAT – Manifestation du 13 février 2024

Excusés : Mr le Sénateur Mérillou, Mme Pascale Slagmolen, unsa départemental, Cindy Sanna retenue par son activité d’infirmière

Prise de parole du 13 février 2024 – Pourquoi ce rassemblement ce jour ?

Nous vivons certainement l’une des étapes cruciales de l’histoire de cet hôpital et nous ne laisserons rien passer. Nous nous rassemblons une première fois ici car aujourd’hui se tient une réunion entre Mr Couteaud, directeur de l’ARS de Dordogne et les cadres des 3 maternités du territoire : Bergerac, Périgueux, Sarlat, ces maternités fonctionnant en fédération médicale inter hospitalière. En théorie, il devrait y avoir entraide entre les trois
structures… (On a appris que trois gynécologues ont été embauchés sur Périgueux…)
Pourquoi sommes-nous inquiets pour la maternité ? Elle a déjà été fermée à de nombreuses reprises (elle a fermé dimanche 11 février et rouvrira dimanche 18 février) et le nombre de naissances a chuté à 162 en 6 mois. Mais ce nombre est exceptionnellement élevé pour le nombre de jours d’ouvertures. Nous dénonçons l’attitude de
certains médecins qui envoient les mamans sur d’autres établissements. Cette maternité de Sarlat rouvrira le 18 février à 8 heures jusqu’au 4 mars. ( 20 naissances entre le 1er janvier 2024 et le 8 février)
Mais, après cette date, les soignants n’ont plus aucune visibilité. Il faut savoir que, jusqu’en janvier de cette année, un membre du personnel de la maternité, avec toutes ses compétences et une excellente connaissance de tout un réseau, réussissait dans la plupart des cas à trouver le personnel nécessaire à son fonctionnement. Or, depuis ce mois de janvier, on lui a retiré ce travail. Nous nous posons des questions sur la finalité et le sens de cette décision. De plus, depuis quelques jours, le personnel n’a plus de visibilité sur les tableaux de gardes médicales de
l’établissement ! Tous ces signes sont hautement inquiétants.
Compte tenu de ce contexte et de cette désorganisation croissante, des médecins envisagent ou se posent la question de leur départ.
Comment envisager, en tant que professionnel de santé, de rester dans une structure où il n’y a aucune perspective à court, et même à moyen terme. Nous posons donc la question ; veut-on la fermeture du plateau technique et donc la transformation de la maternité en CPP (Centre de Périnatalité de Proximité). Si c’est le
cas, c’est gravissime.
En effet, quelles sont les conséquences concrètes, immédiates et à venir d’une telle situation ? certains remplaçants fidélisés, ne veulent pas, plus s’engager à Sarlat tant qu’il y a une incertitude sur la poursuite des activités de cet établissement
Accoucher seule à une heure et demie de son domicile, non seulement transforme un événement qui devrait être tout particulièrement heureux, et familial, en une épreuve angoissante et dommageable pour ce premier moment de vie. Faut-il rappeler que les familles des parturientes n’auront, pour beaucoup d’entre elles, pas les moyens ni parfois le temps de se déplacer si loin vers la maternité choisie sous contrainte. L’existence d’une prise en charge dans un hôtel pour cinq jours n’est pas la solution. D’autant plus que celle-ci incite les professionnels à déclencher artificiellement les accouchements. Les mamans doivent subir alors cette issue qui ne leur incombe pas, voire qu’elles désavouent. Mais que se passe-t-il en cas de déclenchement précoce, naturel ? Comment imaginer à partir de Sarlat gagner une maternité sans prendre des risques inouïs ? C’est une indéniable perte de chances, qui peut s’accompagner de graves séquelles pour les mamans et les bébés, voire des décès. On nous parle à tout bout de champ de la sécurité des actes. Où est-elle ici ? Toute fermeture du plateau technique est un abandon pur et simple des mamans et de leurs bébés. Qui devra endosser de telles responsabilités ? Rappelons qu’en début d’année une maman et son bébé intransportables seraient à ce jour décédés
Mais prenons bien conscience que la fermeture du plateau technique de la maternité de Sarlat aura bien d’autres conséquences. A terme c’est tout l’hôpital de plein exercice qui est menacé. Rappelons qu’un hôpital de plein exercice regroupe dans ses murs : une maternité, des services de médecine, de chirurgie des urgences, et tout un ensemble de spécialistes. On a déjà perdu la chirurgie en 2015, aujourd’hui perdre la maternité provoquerait la disparition progressive d’autres services. Ce processus a déjà commencé avec le service d’orthopédie et de traumatologie et les listes d’attente commencent à dépasser plusieurs jours de délais avant prise en charge dans un établissement spécifique. Les chirurgiens de Périgueux ne viennent plus, ils ne sont que 2 !

L’accès aux soins en Sarladais devient de plus en plus préoccupant. : pour les habitants, les entreprises et leurs personnels, l’économie touristique…

Comment se fait-il que dans d’autres établissements de la région Nouvelle Aquitaine, on n’ait aucun difficulté à recruter ? comme à Langon par exemple
Comme évoquer, lors des informations de France 3 Périgord, hier soir, des CMSI Centre médicaux de soins immédiats vont voir le jour sur notre territoire. Ce sont des établissements privés ouverts de 9h à 19h du lundi au vendredi avec labo et radiologie… Celui de Périgueux a été ouvert par un ancien médecin urgentiste…
Le privé n’est en aucun cas la solution, sauf pour les actionnaires !
Nous exigeons :
• Le maintien du plateau technique et sa pérennisation, comme l’ont promis à plusieurs reprises l’ARS de
Bordeaux, l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, et avant lui François Braun.
• Le maintien des soignants formés et dévoués à cette structure sur place jusqu’à la réouverture,
• La transparence promise sur le recrutement des médecins.

Défenseure des droits : après échanges avec les juristes de cette association, nous avons déposé un dossier au nom d’une « discrimination géographique » pour notre territoire

Dans le cas d’une funeste décision, nous vous proposerons de former un collectif pour s’inscrire dans la durée.