La loi de finances de la Sécurité sociale 2021 prévoit que toutes les personnes qui devront se rendre en consultation au service des Urgences devront payer une somme forfaitaire de 18 euros si elles ne sont pas ensuite hospitalisées dans l’établissement. Il s’agit du « forfait patient urgences ».
L’application de cette mesure attendue dans les prochains mois est scandaleuse. Elle porte atteinte à un droit fondamental : celui d’être soigné. Par cette contrainte financière, le gouvernement entend limiter l’engorgement des Urgences et orienter la population vers la médecine de ville.
Le reste à charge pour une consultation aux Urgences, appelé ticket modérateur, est de 10 € environ. Il passera à 18 € avec ce nouveau forfait.
Cette mesure vient ériger un mur d’argent entre les personnes bien couvertes par une mutuelle santé (dont les cotisations vont encore augmenter) et celles et ceux qui en sont privées.
De nombreux usagers aujourd’hui exonérés du ticket modérateur se verront désormais appliquer un montant minoré de ce » forfait patient urgences » : les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire, les malades atteints d’une affection longue durée, les femmes enceintes, les personnes titulaires d’une pension d’invalidité.
On ne peut plus laisser s’installer les déserts médicaux dans nos communes, et accepter que l’hôpital ne dispense plus les soins urgents à celles et ceux qui en sont privé-es. Comment faire lorsque nous n’avons plus de médecin, durant les week-ends, ou bien quand il faut patienter plusieurs semaines avant d’obtenir un rendez-vous. Si vous souffrez d’une entorse ou d’une profonde coupure, ce n’est pas un médecin généraliste qui vous posera un bandage ou qui vous fera une suture !
Nous ne sommes pas responsables du manque de médecins, et de l’obligation à nous rendre aux Urgences, quelquefois au prix de longs trajets. Malgré les promesses du gouvernement, ce sont encore 800 millions d’économies qui seront faites cette année sur le dos des hôpitaux. Les fermetures de lits et de services se poursuivent dans notre hôpital comme partout en France.
Pour nous, le forfait patient urgence, c’est non !
Donnons les moyens à l’hôpital public !