Non au forfait de 18 euros
pour consulter aux Urgences
La loi de finances de la Sécurité sociale 2021 contient une mesure scandaleuse : toutes les personnes s’adressant pour leurs besoins de santé aux services des Urgences d’un hôpital devront payer, dès le 1er septembre prochain, une taxe forfaitaire de 18 euros si elles ne sont pas ensuite hospitalisées dans l’établissement. Il s’agit du « forfait patient urgences ». Objectif du gouvernement avec cette nouvelle contrainte financière : limiter l’engorgement des Urgences et réorienter les usagers vers les médecins de ville.
C’est inacceptable ! La population ne peut pas être tenue responsable du manque de médecins généralistes et spécialistes, dispensant des soins de proximité, ce qui l’oblige à se rendre dans les services d’urgence. Ce n’est pas non plus de sa faute si, du fait des fermetures de lits, de services et du manque de personnels soignants, les capacités d’accueil et de prise en charge à l’hôpital sont largement insuffisantes, comme l’a confirmé la crise sanitaire.
C’est aujourd’hui une double peine infligée aux usagers : pour les trois millions d’hommes et de femmes qui n’ont pas de complémentaire santé, cette décision risque d’aggraver un peu plus le renoncement aux soins. Les urgences hospitalières étaient jusqu’alors leur seul filet de sécurité pour être soigné·e·s, quels que soient leurs moyens.
Quant à certaines catégories de patient·e·s, comme les femmes enceintes, les malades chroniques et les personnes invalides jusqu’alors exonérées du paiement du ticket modérateur, elles se verront appliquer un montant minoré de ce « forfait patient urgences » pour bénéficier d’une consultation.
Ce « forfait patient urgences » marque un nouveau recul pour l’accès aux droits à la santé alors que la crise sanitaire a provoqué une hausse sans précédent de la pauvreté et de la précarité. Il doit être retiré du projet de financement de la Sécurité sociale.
Nous invitons à signer la pétition réclamant l’annulation de cette mesure.
Malgré les promesses du gouvernement et les quelques avancées du « Ségur de la santé », le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit plus de 800 millions d’euros d’économie sur l’hôpital. Les fermetures de lits, de services et d’hôpitaux se poursuivent à un rythme soutenu. Cela a pour conséquence d’étendre la désertification médicale dans nos territoires et de les rendre encore moins attractifs pour les jeunes médecins.
Faites valoir vos droits à la santé ! Soutenez l’hôpital public
et les revendications des personnels soignants !