Lettre n°6 : comment une crise sanitaire peut en cacher une autre !
En vérité, nous avons tout pour faire face avec efficacité et responsabilité dans l’intérêt de tout le monde, à ce virus mutant qui empoisonne nos vi depuis un an et endeuille tant de familles :
-des hôpitaux publics, des équipes de chercheurs et soignant-e-s compétent-e-s et motivé-e-s,
– des vaccins mis au point en un temps record
– une mobilisation de tous les acteurs de santé pour vacciner la population, avec la mobilisation des élu-e-s
– une conscience accrue parmi toutes les classes d’âge que la vaccination massive est la SOLUTION
ET BIEN NON !
Nous vivons en ce moment une situation pire que l’année dernière : dans notre région, la situation empire chaque jour.
Les hôpitaux publics crient au secours ; les lits de réanimation sont insuffisants au point que le directeur de l’Agence Régionale de la Santé d’Ile de France a exigé ( !) qu’ils se « délestent » de 40% des interventions programmées…Dès ce week-end, des patients entubés et dans le coma ( !) ont été transféré dans des établissements de l’Ouest du pays
C’EST UNE HERESIE !
- L’année dernière les mêmes décisions ont provoqué une bombe sanitaire à retardement : selon la Ligue du Cancer, 93 000 patients présentent des retards de diagnostic à des stades différents de cancer , du fait de la déprogrammation et/ou sélection des malades. Autre exemple les greffes d’organes ont été drastiquement diminués de 25% pour les mêmes raisons : ce sont des pertes de chance souvent définitives
- Il est inhumain de transférer à des centaines de kilomètres de leurs familles des patient-e-s du covid, dans un état de fragilité extrême
- Enfin il est aberrant et contre-productif de mobiliser des équipes entières autour d’un transfert qui vont manquer cruellement pour les 10 ou 15 patients en réanimation dans l’hôpital d’origine !!
Incompétence, incurie, excès de « burocrato-technocratie » ?? Certainement mais l’origine de cette situation sans précédent n’est que l’exacte réplique de la politique d’austérité dans la Santé que les hôpitaux vivent depuis si longtemps : moins de lits de personnels ce sont des milliards d’euros « économisés » ! ET CA CONTINUE !
Si nous sommes dans une situation critique en Ile de France, c’est parce que la suppression des lits a continué, les lits de réa sont restés largement inférieurs au besoin, en particulier dans notre département sous –équipé en regard des besoins.
En juin 2020 7500 postes hospitaliers étaient vacants, faute de formation et de reconnaissance ; aujourd’hui nous en sommes à 34 000 postes vacants !
Ainsi, au CHI A. Grégoire à Montreuil la situation est à l’image de cette politique meurtrière :
- L’hôpital ne désemplit pas. Malgré la volonté des équipes médicales de recevoir tous les patients afin qu’il n’y ait pas de discrimination et des retards dans l’accès aux soins, aujourd’hui ce n’est plus possible. L’établissement est saturé et ne peut même pas bénéficier de l’ouverture de lits de réa , les mettant de 12 à 18 lits.
- Aujourd’hui seuls sont ouverts 15 lits pour accueillir au mieux 12 malades covid : le pic est toujours devant ( !) et les équipes soignantes sont épuisées, abusant des heures supplémentaires… jusqu’à l’arrêt de travail !
- L’établissement est en incapacité d’armer 18 lits de réa, FAUTE DE PERSONNELS : hier 18 lits étaient ouverts avec 10 infirmières ; aujourd’hui seules sont disponibles et formées 6 IDE…
COMME NOUS L’AVONS MAINTES FOIS DIT ET EXIGE : POUR OUVRIR DES LITS, IL FAUT EMBAUCHER, OU PRE-EMBAUCHER AVEC FORMATION A LA CLE
Il faut en finir avec cette aberration de GHT qui semble être l’obsession du directeur de l’ARS et de la direction générale du groupement.
A coup de regroupements de services, en vérité de déplacement d’un site sur l’autre avec des suppressions de postes en ligne de mire, le fonctionnement de l’hôpital court le risque d’être entravé dans son fonctionnement quotidien, dans des actes aussi nécessaires que d’avoir du personnel, de voir les commandes des services honorés en temps et en heure…Et l’information préalable aux instances représentatives n’est pas toujours au rendez-vous !
Alors ?
Aujourd’hui, plus qu’hier nous devons nous porter aux côtés des personnels du CHI
Restons disponibles et mobilisé-e-s !