L’ECART SE CREUSE
Entre le discours officiel et les réalités du terrain l’écart se creuse inexorablement.
Alors que la ministre de la Santé affirme « qu’aucun hôpital ne sera fermé d’ici la fin du mandat » les ARS placées sous son autorité continuent de fermer des services. Côté maternités la semaine en cours restera marquée par l’annonce de fermeture de celles de THANN, d’ALTKIRCH et de PRIVAS.
Alors que la ministre déclare vouloir « contractualiser avec des sages-femmes pour qu’elles accompagnent les femmes enceintes en cas de difficultés » et annonce que « cette mesure sera complétée par un système de transport disponible à proximité et qui leur assure d’être accompagnées vers une maternité » aucun dispositif de cette nature n’est associé aux annonces de fermeture.
Alors que la ministre dit travailler à la réduction des déserts médicaux les fermetures temporaires ou définitives de services d’accueil des Urgences se multiplient, comme à LENS ou à SISTERON, faute de médecins en nombre suffisants.
Alors que la ministre dit vouloir améliorer le financement des hôpitaux, des centres hospitaliers sont progressivement conduits vers la cessation de paiement de façon à les vider de leur contenu et à les transformer en « Hôpitaux de proximité ».
Et la loi « Ma santé 2002 », votée cette semaine, n’introduit manifestement aucune rupture avec la logique de paupérisation des services publics de santé que l’on connaît depuis plusieurs années et n’apporte aucun remède aux méfaits de la liberté d’installation des médecins ou à l’arbitraire des ARS.
La santé s’est pourtant invitée au « Grand débat » mais à l’évidence les interventions des usagers et des élus locaux, nombreuses et convergentes, n’ont pas été plus entendues que les revendications que les personnels ont exprimées depuis.