Guingamp : succès de la manifestation pour le maintien de la maternité

A l’appel du Comité de Défense Santé du Pays de Guingamp, entre 800 et 1.000 personnes se sont retrouvées place
de l’Echiquier pour protester contre le projet de fermeture de la maternité de Guingamp, projet voulu par l’ARS de Bretagne et son directeur, OLIVIER DE CADEVILLE, mais aussi par une majorité des membres du Conseil de Surveillance de l’hôpital, …

… à l’exception de l’ex députée ANNIE LE HOUÉROU et des représentants du personnel de la CGT. C’est en février dernier que
s’est constitué le comité de défense, sous l’impulsion des organisations syndicales CGT et SUD SOLIDAIRES, a rappelé THIERRY PERENNES qui s’est fait le porte-parole du Comité et depuis, ajoute-t-il, « _motions des conseils municipaux, pétition, manifestation à Rennes, contacts avec d’autres comités de défense, conférences de presse, articles de presse… se sont succédés_ » Pour lui, le silence dans lequel l’ARS aurait aimé inscrire ce projet, s’est brisé et la population, les élus et les professionnels de la santé se sont mobilisés. Et en effet, ce jour-là, à Guingamp, sous le bleu azur inespéré du ciel Guingampais, hormis les représentants des syndicats CGT, CFDT, Sud Solidaire, hormis quelques représentants de la France
Insoumise, du Parti Communiste Français et de NPA, hormis les membres du Comité de Soutien de l’hôpital de Paimpol, hormis le député YANNICK KERLOGOT – sans doute venu en observateur puisque favorable à une « _réorganisation des offres de soin au sein du maillage d’un même Groupement Hospitalier Territorial_ » selon une récente déclaration dans la presse – nombre d’élus des territoires impliqués par cette fermeture et nombre de citoyens ont voulu marquer leur mécontentement,
pour cette fermeture annoncée.

Le 6 avril à l’ARS de Rennes, Monsieur De Cadeville a confirmé nos craintes de voir la maternité disparaître,_ dit THIERRY PERENNES ; _Certes, il a avancé des arguments concernant la sécurité des parturientes et des bébés – ce furent les seuls arguments – mais il ne pouvait pas décemment laisser entendre que sa décision était uniquement basée sur la volonté de faire des économies sur la santé en réduisant les budgets de l’hôpital public ». « Or nous affirmons_, poursuit-il, _preuves à l’appui, que la sécurité est assurée à la maternité. Certes nous revendiquons plus de moyens humains et techniques – l’existant ne peut nous satisfaire en l’état – et il ne dépend que de la volonté des pouvoirs publics de les assurer, et ce n’est sûrement pas en amputant les crédits de la santé de 950 millions d’euros cette année que nous aurons une embellie_ ». Selon lui, d’après les chiffres fournis et publiés en ce début mai par le Gouvernement qui a restitué les résultats du forum prévu dans le cadre du programme Action Publique 2022, « _pour 66% des agents publics, notamment dans la fonction publique hospitalière (FPH) et 60% des usagers, l’action des services publics tend à se dégrader_ », alors que l’attachement à ces services publics, notamment en milieu rural, reste profond. La veille, VINCENT LE MEAUX, le Président de GP3A(1), dans un communiqué de presse, appelait à une forte mobilisation et déclarait : « _Comme j’ai pu le dire de vive voix au Directeur Régional de l’ARS
le 25 avril dernier, au lieu de réformer ou transformer, l’Etat et le gouvernement réduisent les services au public ; Ils doivent comprendre que la ruralité est un espace de vie_ ».

La question est donc aujourd’hui de savoir si la maternité fermera ses portes fin 2018, « _alors qu’elle assure plus que le seuil
d’activité minimale de 500 accouchements par an, _indique THIERRY PERENNES ; _Les futures mamans seront alors priées de faire de 45 minutes à 1 heure de route selon leur point de départ (Kerpert, Magoar, Kerien, Callac…) pour aller à Saint-Brieuc ou à Lannion… et jusqu’à 2h en hiver ; On est loin de la demi-heure préconisée par l’Inspection Générale des Affaires Sociales_ » et de conclure en exposant une série de revendications pour lutter contre « _la casse_ » de l’hôpital public, et plus généralement pour une amélioration des services de soins et pas seulement pour les mamans.

Après l’intervention très applaudie de THIERRY PERENNES, le cortège s’est mis en place pour rejoindre la maternité où des sages-femmes attendaient les manifestants pour un goûter rafraichissant et donc bienvenu

Ils étaient environ un millier de manifestants à prendre part au mouvement de soutien pour la maternité de Guingamp (Côtes-d’Armor), hier après-midi. Dont plusieurs mamans ou futures mamans.

Drapeaux et banderoles sont de sortie. Des chants résonnent dans les rues. L’heure était à la manifestation, hier après-midi. Environ 1 000 personnes ont répondu à l’appel du comité de défense santé du pays de Guingamp. Un mouvement destiné à soutenir la maternité, dont l’avenir est menacé par l’Agence régionale de santé (ARS).

Le rassemblement a débuté place de l’Échiquier, à 16 h. Après le discours de Thierry Perennes, applaudi par les manifestants, un cortège a pris la direction de l’hôpital. Sur le parking, des sages-femmes attendaient la foule avec un goûter.

« L’accueil est plus humain »
Karine, 40 ans, est venue avec sa fille Klélia, 9 ans, et son fils Angus, qui fête ses 7 ans ce dimanche. « Il est né à la maternité de Guingamp. Ici, l’accueil est plus humain. À sa naissance, les sages-femmes l’appelaient par son prénom. Contrairement à ma fille, qui est née dans une grande maternité, en Seine-Maritime. »

La structure de Guingamp dispose en plus de moyens rares. Elle fait partie des six maternités en France à pouvoir pratiquer l’accouchement dans l’eau. Et ce, « depuis plus de 20 ans. L’eau permet de mieux gérer les douleurs des contractions », signale Karen, 36 ans, l’unique infirmière puéricultrice de l’hôpital.

« Je leur amènerai une boîte de chocolats »
En 2017, 27 femmes ont eu recours à cette pratique, sur plus de 500 accouchements. C’est d’ailleurs la méthode choisie par Rosalie, 24 ans, de Plésidy. « Je suis à trois semaines du terme, confie-t-elle. C’est une petite structure, je me sens bien entourée, il y a une bonne équipe. On crée facilement du lien avec les sages-femmes. Je pense qu’à la fin, je leur amènerai une boîte de chocolats pour les remercier. »

La belle-sœur de Rosalie, Maud, est mère de trois enfants. Ancienne auxiliaire de puériculture au centre hospitalier, elle n’imagine pas le pays de Guingamp sans maternité. « J’habite à Louargat. Mon dernier accouchement s’est passé en deux heures. Si j’avais dû aller à Saint-Brieuc, j’aurais accouché sur la route ! »