Elus du bassin creillois et personnels du centre hospitalier Laënnec de Creil s’adressent à vous : notre hôpital public est en danger, il est urgent d’obtenir les moyens pour permettre au service public hospitalier de répondre à sa mission. Nous publions ci dessous l’essentiel de la déclaration des élus et des personnels que vous pouvez consulter dans son intégralité sur le site de la mairie de Montataire : http://www.mairie-montataire.fr et que nous vous proposons de signer .
L’hôpital public devrait permettre de garantir l’accès aux soins pour chacun, quels que soient ses moyens financiers. L’hôpital de Creil est en déficit d’environ 15 millions d’Euros avec comme conséquence une politique de restriction budgétaire qui met ses missions de santé publique en péril de fait. Nous ne remettons pas en cause le dévouement et le professionnalisme des personnels, mais bien les politiques successives d’étouffement financier de l’institution.
En tant qu’élus, nous sommes interpellés par les habitants du bassin creillois sur les difficultés qu’ils rencontrent. Nous voyons depuis quelques années se développer les hospitalisations dans les couloirs des urgences, faute de place dans l’hôpital.
Le temps d’attente augmente proportionnellement puisque les urgences, saturées par des patients qui pourraient être hospitalisés ailleurs, ne peuvent accueillir normalement les nouveaux arrivants. Faute de praticiens en nombre dans le Service public, c’est également le parcours du combattant pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste.
D’ailleurs les médecins et les personnels urgentistes qui, à plusieurs reprises ont dénoncé leurs conditions de travail, y compris en recourant à la grève, conduisant à des situations inhumaines pour leurs patients. Nous sommes interpellés par les conditions de travail imposées à l’ensemble des personnels qui subissent des politiques de formation très insuffisantes, engendrant un manque dramatique de personnel infirmier en particulier.
Les choix financiers faits par l’Etat à travers l’Agence régionale d’hospitalisation nous inquiètent. Dans l’Oise, la priorité est donnée au financement public du regroupement des cliniques privées de Creil et des jockeys à Gouvieux et la rénovation de la clinique de Compiègne.Rien n’est prévu pour anticiper le vieillissement de la population et la progression de la demande de soins liée aux progrès médicaux et à la croissance de la population du bassin Creillois.
Le projet d’extension de l’hôpital de Creil, qui prévoit 130 lits supplémentaires à l’horizon 2009, et l’adjonction d’une capacité complémentaire de 50 lits sur le site de la clinique médico-chirurgicale de Creil, ne pourront pallier que temporairement ces besoins.
Lors de discussions avec les personnels de l’hôpital, nous avons entendu leur inquiétude de la réforme hospitalière en cours (Hôpital 2007) qui vise avec la tarification à l’activité à les faire rentrer dans une logique purement comptable et à leur faire organiser eux-mêmes la restriction des soins pour rentrer dans les normes budgétaires imposées.
Dans le même temps, l’industrie pharmaceutique engrange des profits records. C’est inadmissible ! La santé n’est pas une marchandise, l’hôpital public n’est pas un jouet pour financier.
Il est donc indispensable que l’Etat donne les moyens à l’Agence régionale de l’hospitalisation pour verser les crédits nécessaires afin de combler ce déficit. Cet appui permettra de maintenir la dynamique de développement de l’établissement et devra prendre en compte sa situation d’hôpital de recours du territoire hospitalier Sud-ouest de l’Oise.
Nous exigeons l’arrêt de la fermeture massive des lits durant les vacances, aggravant encore davantage les difficultés rencontrées tout au long de l’année,
Nous exigeons, enfin, une programmation budgétaire :
- qui tienne compte de la projection des besoins de santé publique sur les années à venir.
- qui permette aux personnels de travailler dans des conditions acceptables.
Nous exigeons l’abrogation du plan hôpital 2007 et de la tarification à l’activité.