Ci-dessous articles de presse sur le 14 février à Cognac
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SUD-OUEST 15/02
COGNAC. Mobilisation record des syndicats, élus et citoyens, hier, dans les rues de la ville
Plus de 3 000 personnes pour sauver l'hôpital
Blouses blanches floquées des couleurs syndicales et écharpes tricolores d'élus mêlées dans le même cortège. Militants, sympathisants et citoyens anonymes en renfort. Les Cognaçais ont exprimé hier une unité jamais observée dans la lutte pour sauver leur hôpital public. Plus de 3 000 personnes se sont ainsi unies dans les rues de la sous-préfecture. Un record absolu.

Premier sur le front, le maire de Cognac et président du conseil d'administration de l'hôpital, Michel Gourinchas. Dans ses pas, la quasi-totalité des maires des Communautés de communes (CdC) de Cognac, Jarnac, Rouillac et Segonzac, trois des quatre députés de la Charente et les deux sénateurs.

« Je suis heureux, c'est une vraie mobilisation générale, se félicitait hier le défenseur historique de l'hôpital public de Cognac. Nous avons envoyé un message fort et clair pour que l'État prenne ses responsabilités. »

Bras de fer avec l'État

Déjà vendredi soir, la municipalité s'était risquée à outrepasser son champ de compétences en proposant aux élus municipaux et aux collectivités locales de participer aux surcoûts des travaux du nouvel hôpital (3 millions d'euros qui s'ajoutent aux 40 millions du chantier initial). Mairies de Cognac et de Châteaubernard et CdC de Cognac s'étaient entendues sur le principe d'une économie d'1,3 million d'euros via la mise à profit de la cuisine centrale de Cognac pour le nouvel hôpital. Resterait à financer 1,7 million d'euros, une somme qui pourrait encore être réduite selon Michel Gourinchas.

La méthode employée a certes fait grincer quelques dents (lire par ailleurs). D'aucuns craignent notamment que Cognac apporte ainsi de l'eau au moulin au désengagement de l'État. Mais, au pied du mur, tous s'entendent sur la nécessité d'agir au plus vite pour l'avenir de la prise en charge de la santé dans le bassin cognaçais. En espérant que la fin justifie les moyens...

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CHARENTE LIBRE 16/02
MOBILISATION RECORD POUR SAUVER L'HÔPITAL
Plus de 3.000 personnes ont manifesté samedi à Cognac dans une ambiance bon enfant, et parfois humoristique, mais avec des revendications fermes

On n'a jamais vu ça! Même pour les manifestations de soutien aux salariés de Martell en 2003, nous n'étions pas aussi nombreux.» De mémoire de syndicalistes et d'élus, Cognac n'avait encore jamais mobilisé autant de monde. Samedi, pour défendre leur hôpital, ils sont descendus par milliers dans les rues. Autour de 3.000 personnes, élus de tous bords, du simple conseiller municipal aux députés et sénateurs (lire par ailleurs), dirigeants syndicaux, personnels de santé et hospitaliers, militants divers, sympathisants ou simples citoyens.

«En avant pour le grand bond en arrière!»
Un flot d'anonymes est venu de tout l'Ouest-Charente, de plus loin aussi, pour défendre l'offre de santé publique à Cognac. Tous attachés à ne pas voir disparaître leur hôpital, en proie à des difficultés de financement de ses futurs bâtiments à côté de la clinique et à un déficit chronique de son budget de fonctionnement.

«L'hôpital, c'est la vie!», affirme une banderole; «Sauvons notre hôpital», implore une autre. A 15 heures, heure du rassemblement, la place François-Ier est noire de monde. «Le pari de la mobilisation est gagné!», s'enthousiasme Michel Gourinchas, maire de Cognac et président du conseil d'administration de l'hôpital, devant cette démonstration de force. Avant de s'élancer pour un défilé dans les rues de la sous-préfecture, les manifestants sont conviés à assister à une parodie de démantèlement et de mise aux enchères de leur cher hôpital sous le marteau théâtral de Louis Armand Robert de Houdini, alias L'ARH, (pour L'Agence Régionale de l'Hospitalisation).

Un service réanimation adjugé à 1.000 € à Serge Dassault «payable en carte Vitale, avec en cadeau 800 hectolitres de cognac»; un service gastronomie «pardon, gastro-entérologie», adjugé à Robert Hersant; un terrain «parfaitement situé près de la rocade et du Leader Price, mais truffé de trous» arraché par le couple Balkany de Neuilly «pour y construire des logements sociaux» et une maternité qui finit entre les mains de Vincent Bolloré. «Avec en prime, un lot surprise et exceptionnel: la vente de la ville de Cognac, sans service d'eau, sans poste, sans tribunaux ni accueil EDF et bientôt sans maternelles!».

Le ton de l'après-midi est donné. Il sera bon enfant et humoristique tendance caustique. Mais les revendications sur le maintien de l'hôpital, de sa maternité et de tous ses services sans exception sont fermes et sans concession. Après avoir entonné «La chanson du progrès» et son refrain: «En avant pour le grand bond en arrière!», le cortège se met en place derrière les bannières syndicales des agents hospitaliers en blouses blanches, portant le cercueil noir de leur outil de travail.

«Il fallait le faire bien avant!»
Devant l'ampleur de la marée humaine qui commence à dévaler la rue du 14-Juillet, Michel Brunet, directeur de l'hôpital jusqu'en 1992 et toujours administrateur des hôpitaux de La Réole et de Langon en Gironde, ne peut s'empêcher de lâcher: «Il fallait le faire bien avant! Mais si toute la communauté se rend compte de l'importance de ce qui est en train de se jouer et se mobilise, tout peut encore être sauvé.»

Le cortège avance. En rangs denses et serrés. L'arrière de la manif est toujours à la hauteur du bâtiment de la poste que les banderoles de tête franchissent déjà la porte Saint-Martin! Après une bonne heure de marche, retour vers le point de départ, sur la place François-Ier au son des slogans et des chansons: «Mère Bachelot est malade, on l'emmène à l'hôpital. L'hôpital est fermé, Mère Bachelot va crever!» L'écho résonne encore jusque sous les fenêtres du ministère de la Santé.

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Pierre-Alain Dorange,
Comité pour la défense et le développement de l'Hôpital et des services Publics dans le Pays de Cognac

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