Lure : communiqué du CV70

VIVE LES REGROUPEMENTS SANITAIRES ÉGALITAIREMENT RÉPARTIS SUR NOS TERRITOIRES, ET PARTICULIÈREMENT LES CENTRES DE SANTÉ

De nombreux articles et interventions publiques évoquent les regroupements de professionnels de santé, mais tout cela dans une fréquente confusion qui n\’aide pas à évoluer raisonnablement et qui ne prend pas vraiment en compte les besoins du pays et des professionnels.

1- Une Maison de santé est un centre privé, qui associent des médecins « libéraux » et d\’autres praticiens. Il est soumis au régime dit « libéral » terme qui ne veut rien dire, puisqu’il s’agit d’une petite entreprise privée. Il peut donc y avoir des dérives, du genre dépassement d’honoraires puisque les professionnels sont indépendants. C’est l’intérêt privé plus que l’intérêt général qui en est le vrai moteur. La pérennité n\’est pas non plus assurée

2- Un Centre de santé est un centre public, car il embauche des salariés, ce qui correspond aux vœux nettement majoritaires des jeunes en formation. Il ne fait pas de dépassement d\’honoraire et pratique le tiers payant. Les Centres de santé sont massivement à gestion associative, communale ou intercommunale, mutualiste, coopérative. La forme est donc encouragée à être plus démocratique et plus ouverte à la société civile. Une stupide réforme récente autorise la création de centres de santé privés, ce qui intéresse les grands groupes capitalistes, mais cela reste encore heureusement marginal.

– Un pôle de santé peut être l’un ou l’autre ou un mélange des deux, ainsi le Pôle de santé de Lure est à la fois une maison de santé ; privée, et un centre de santé public adossé à l’origine à l\’hôpital public et à la Communauté de Communes du Pays de Lure. Le CV70 a fait beaucoup pour que la partie « publique » soit valorisée et a donc fortement soutenu cette initiative.

Il y a de bons professionnels dans toutes ces structures, la qualité des soins n’est pas à critiquer, sauf à la marge. Mais pour des raisons éthiques et politiques (pour un vrai service public de santé), et pour tenir compte surtout des vœux des étudiants, notre Comité de Vigilance, comme toute la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, est prioritairement pour la création des Centres de santé. En les multipliant, et en formant massivement (bien plus qu\’actuellement) de nouveaux professionnels, on pourra mieux répartir ces professionnels en fonction des besoins réels des populations et de nos territoires, et donc en finir avec une liberté d’installation qui contribue à renforcer la désertification médicale, même si elle ne l\’a pas créée.

Le CV 70 est très réservé sur la mise en place de bourses aux étudiants financées par les collectivités territoriales, ce qui ne résoudra pas le déséquilibre de l\’offre de santé, et pire cela risque de mettre en concurrence les territoires, au détriment de la nécessaire égalité. Attention également, les centres et maisons qui se développent en nombre nous révèlent que ce n’est pas la solution à la désertification médicale comme trop de personnes l’affirment. Au contraire celle-ci se poursuit partout malgré ces créations. Plus dramatique parfois, en regroupant les rares professionnels dans des bourgs centres, ces structures contribuent à déshabiller encore plus nos villages et nos secteurs enclavés. Ces regroupements participent d\’une prise en compte de la volonté des professionnels d’être moins isolés, de mieux partager et de mieux intervenir dans leur domaine, et en cela c’est très bien. Mais ce n’est absolument pas la panacée.

Pour nous, les solutions valides pour enfin s’en prendre à la désertification sanitaire de notre pays, consistent à ouvrir massivement les recrutements et les centres de formation. Il faudrait répartir les formations dans tous les lieux sanitaires, hôpitaux, cliniques, Ehpad, cabinets ou centres, et pas seulement dans les CHU ou GH départementaux. Il faudrait également réguler les installations en s\’appuyant prioritairement sur les structures publiques dont les centres de santé sont un bon exemple. La priorité en matière de santé, c’est le bien-être collectif de toutes nos populations et de tous nos territoires. L’intérêt général devrait être la seule chose qui nous anime quand on parle de service public et encore plus pour la santé.