Alors qu’elles ont rendu hommage ce 14 juillet avec un défilé militaire et une distribution de médailles dont ils n’ont pour la plupart que faire, les autorités du pays n’ont toujours pas livré le moindre bilan des ravages du coronavirus chez les acteurs publics et privés du système de santé français. Saura-t-on jamais combien de celles et de ceux qui ont livré en « première ligne» la «guerre » à l’épidémie, selon les termes militaires qu’affectionne M. Macron, y ont laissé leur vie ? Seule certitude, les victimes de la Covid 19 se comptent par centaines, voire par milliers, dans les rangs des médecins hospitaliers, infirmières, aides soignantes, aides à domicile, médecins de ville et de l’ensemble des autres personnels administratifs et techniques des hôpitaux, cliniques et EHPAD. Notamment parce que le gouvernement de M. Macron a été incapable de leur fournir à temps des moyens de protection en quantité et en qualité suffisantes, en raison de l’austérité qui sévit depuis des années, notamment dans l’hôpital public, avec des conséquences désastreuses tant pour les conditions de travail des personnels que pour les conditions d’accueil et de soins des patients ou futurs patients que nous sommes tous.
Oui, elles et ils méritent un chaleureux hommage ces soignants que beaucoup d’entre nous, comme partout dans le pays, ont applaudis le soir à 20 heure pendant le confinement. Mais pas un hommage au pas cadencé près des Champs Elysées. Un hommage venu du coeur, pour leurs sacrifices à l’intérêt général. Mais aussi pour leur ténacité à être descendu-es une fois de plus dans la rue en ce 14 juillet, pour défendre le service public et exiger des moyens humains, matériels et financiers conséquents afin que le système de santé public français puisse répondre aux besoins de la population, ce qui vaut aujourd’hui à certains d’entre elles et d’entre eux d’injustifiables sanctions de leurs directions. Les résultats du « Ségur de la Santé », en effet, ne sont hélas pas à la hauteur des justes exigences de reconnaissance salariale des personnels, de maintien et de développement des hôpitaux et maternités de proximité qui continuent de fermer, de réouverture de lits et de services, de formation et de modernisation d’équipements, malgré la promesse présidentielle de « jours heureux » pour les jour d’après crise.
Aussi, pour rendre à la fois hommage à l’ensemble des personnels des hôpitaux et des EHPAD et témoigner de notre soutien à leur combat pour une meilleure réponse aux besoins de santé de la population, le Collectif de soutien du CHAM a organisé le mardi 14 juillet le dépôt d’une gerbe au pied du monument aux morts, au cimetière communal de Montargis.